Vous rêvez d’une Toyota Chaser, d’une Nissan Skyline ou d’autres joyaux du marché japonais introuvables en Europe ? L’importation de voitures japonaises est devenue une solution de plus en plus populaire pour les passionnés et les conducteurs exigeants. Ce guide vous détaille toutes les étapes, les coûts et les précautions à prendre pour réussir votre projet d’importation.
Pas le temps de lire ?
- L’importation offre accès à des modèles exclusifs JDM souvent moins chers et mieux entretenus
- Le processus comprend : recherche/achat, transport maritime (8-13 semaines), dédouanement (taxes 30%), homologation aux normes européennes et immatriculation
- Coût total : entre 3 000€ et 7 000€ hors prix du véhicule
- Principal défi : l’homologation et la mise aux normes européennes (1 500€ à 5 000€)
Pourquoi importer une voiture japonaise ?
Les voitures japonaises exercent un attrait considérable auprès des amateurs d’automobiles pour plusieurs raisons convaincantes.
La qualité supérieure des véhicules nippons n’est plus à démontrer. Au Japon, les normes d’entretien sont particulièrement strictes et la culture automobile locale valorise une maintenance rigoureuse. Les routes japonaises étant généralement bien entretenues, les véhicules souffrent moins d’usure que dans d’autres pays.
L’un des avantages majeurs reste l’accès à des modèles exclusifs disponibles uniquement sur le marché japonais intérieur (JDM). Des perles rares comme la Toyota Chaser, certaines versions de la Honda Civic Type R ou la Nissan Skyline sont des exemples emblématiques de ces trésors inaccessibles sur le marché européen standard.
Le rapport qualité-prix constitue également un argument de poids. En raison de la forte dépréciation des véhicules au Japon, il est possible d’acquérir des modèles d’occasion à des prix nettement inférieurs à ceux pratiqués en Europe, même en tenant compte des frais d’importation.
Les voitures japonaises sont souvent vendues avec un kilométrage plus faible que des véhicules européens équivalents, tout en présentant un état général supérieur malgré leur âge.
Enfin, la conformité environnementale mérite d’être soulignée. Les normes d’émissions au Japon étant particulièrement strictes, la plupart des voitures importées sont compatibles avec les zones à faibles émissions (ULEZ) mises en place dans de nombreuses villes européennes.
Les étapes clés de l’importation d’une voiture japonaise
Le processus d’importation se déroule en plusieurs phases distinctes qu’il convient de bien maîtriser pour éviter les mauvaises surprises.
1. La recherche et l’achat du véhicule
La première étape consiste à identifier et acquérir le véhicule de vos rêves. Plusieurs options s’offrent à vous :
- Les plateformes d’enchères japonaises comme USS, JAA ou TAA, qui regroupent un large choix de véhicules à des prix compétitifs
- Les concessionnaires spécialisés qui proposent une sélection de véhicules déjà inspectés
- Les mandataires qui peuvent se charger de toutes les démarches d’achat et d’importation
Lors de cette phase, accordez une attention particulière à l’inspection du véhicule. Les fiches d’enchères japonaises (ou « auction sheets ») contiennent des informations détaillées sur l’état du véhicule, les éventuelles réparations et modifications.
2. Le transport maritime
Une fois le véhicule acheté, il faut organiser son transport vers l’Europe. Cette étape représente un défi logistique important :
Le transport peut s’effectuer selon deux méthodes principales :
- Le système Roll-on/Roll-off (RoRo) : le véhicule est conduit directement dans le bateau et garé à l’intérieur
- Le transport en conteneur : la voiture est placée dans un conteneur fermé pour une protection optimale
La durée de transport varie généralement entre 8 et 13 semaines selon le port de destination. Il est fortement recommandé de souscrire à une assurance maritime pour couvrir les risques pendant le transport.
3. Le dédouanement et la fiscalité
À l’arrivée au port européen, vous devrez vous acquitter des taxes douanières :
- 10% de droits de douane sur la valeur du véhicule
- 20% de TVA (en France) calculée sur le prix d’achat, le transport et les frais annexes
Cette étape vous permettra d’obtenir le précieux certificat 846A, document indispensable pour prouver que les taxes ont été acquittées et sans lequel il sera impossible d’immatriculer le véhicule.
4. L’homologation aux normes européennes
C’est l’étape la plus complexe du processus. Les véhicules japonais n’étant pas automatiquement conformes aux normes européennes, vous devrez procéder à une homologation individuelle.
Cette procédure implique :
- Des modifications techniques (feux de brouillard, clignotants, dispositifs anti-pollution)
- Un contrôle technique approfondi
- L’obtention d’une réception à titre isolé (RTI) via la DREAL et l’UTAC
Le coût de cette étape varie considérablement selon les modifications nécessaires, généralement entre 1 500€ et 5 000€.
L’homologation constitue le principal obstacle lors de l’importation d’une voiture japonaise. Ne sous-estimez pas cette étape cruciale qui peut significativement impacter votre budget.
5. L’immatriculation finale
Une fois le véhicule homologué, vous pourrez demander son immatriculation définitive. Les documents requis sont :
- Le certificat 846A
- La carte grise japonaise originale
- Le PV de réception à titre isolé (RTI)
- Un contrôle technique valide
- Une attestation d’assurance
Les coûts totaux à prévoir
L’importation d’une voiture japonaise représente un investissement conséquent qu’il convient d’anticiper.
À ces frais peuvent s’ajouter des coûts imprévus comme le malus écologique pour les véhicules polluants ou le remplacement de pièces non conformes.
Les principaux défis à surmonter
L’importation d’une voiture japonaise présente plusieurs obstacles qu’il est préférable d’anticiper.
Les défis administratifs
La complexité administrative du processus constitue un véritable parcours du combattant. Il est crucial d’obtenir et de gérer correctement tous les documents nécessaires (carte grise japonaise, certificat de non-conformité, etc.) et de respecter scrupuleusement l’ordre des étapes.
Les défis techniques
La mise aux normes européennes représente le défi technique majeur. L’absence de certificat de conformité européen (COC) pour la plupart des véhicules japonais nécessite des modifications substantielles et une homologation individuelle coûteuse.
Les modifications techniques peuvent concerner les feux, les clignotants, les dispositifs anti-pollution ou encore les systèmes de sécurité, et varient selon le modèle et l’année de fabrication.
Les défis économiques
Les coûts imprévus peuvent rapidement s’accumuler. Le malus écologique, particulièrement dissuasif pour certains modèles japonais anciens ou puissants, ainsi que les pièces à remplacer pour la mise aux normes, doivent être anticipés dans votre budget.
Conseils pour réussir votre importation
Pour maximiser vos chances de succès, voici quelques recommandations essentielles :
- Faites appel à un professionnel : un mandataire spécialisé peut considérablement simplifier le processus en gérant toutes les étapes pour vous
- Vérifiez la réputation du vendeur ou de l’exportateur avant tout achat
- Demandez l’historique complet du véhicule et une inspection détaillée
- Prévoyez une marge financière importante pour les imprévus
- Renseignez-vous sur les spécificités techniques du modèle visé et sa compatibilité avec les normes européennes
Conclusion
L’importation d’une voiture japonaise représente une aventure passionnante pour tout amateur d’automobiles. Elle permet d’accéder à des modèles exclusifs tout en réalisant potentiellement des économies substantielles.
Cependant, ce processus nécessite une préparation minutieuse et la prise en compte de nombreux facteurs administratifs, techniques et financiers. L’homologation aux normes européennes constitue le principal défi, tant au niveau de la complexité que du coût.
Avec une bonne préparation et potentiellement l’aide d’un professionnel, votre rêve de posséder une véritable pépite du marché japonais peut devenir réalité. Les passionnés vous le confirmeront : la satisfaction de conduire un véhicule rare et unique vaut largement les efforts consentis pour son importation.